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Simplifying the management of our investments in Israel
لينا الطبال
انس الشريف التغطية مستمرة
Alex Shams
Our man for Tehran
Phoebe Greenwood
My years reporting on Gaza broke me down. Why did it take so long for the world to become outraged?
Lorenzo Tondo
Anas al-Sharif, prominent Al Jazeera correspondent, among five journalists killed in Israeli airstrike on Gaza
15/08/2025
Vacances Holiday Vacaciones Ferien Semester عطلات Férias Vacanze تعطیلات
14/08/2025
L’Espagne s’apprête à déclassifier des milliers de documents secrets sur le Sahara occidental et la Marche verte
ECSAHARAUI,
3/8/2025
Traduit par SOLIDMAR
Madrid (ECS).- Le gouvernement de Madrid entend déclassifier des milliers de documents classifiés antérieurs à 1982, notamment des documents relatifs au retrait soudain du Sahara occidental, à la Marche verte et à la diplomatie secrète pendant la transition démocratique. Ce secret d’État classifié pendant de nombreuses années suscite un intérêt bien au-delà des frontières espagnoles.
Selon un
article publié dans le journal El País le 28 juillet, le gouvernement de
Pedro Sánchez est sur le point d’adopter une loi qui représente un changement
historique dans la gestion des secrets d’État. Le projet de réforme, qui
remplacera la Loi de 1968 sur les secrets officiels héritée du régime
franquiste, propose la déclassification immédiate de tous les documents
classifiés datant de plus de 45 ans, sauf dans les cas où cela présenterait un
risque exceptionnel pour la sécurité nationale. Le journal explique que « le
processus de déclassification concernera tous les documents antérieurs à 1982
».
Derrière
cette initiative démocratique se cache une partie importante de l’histoire de
la diplomatie espagnole qui pourrait être récupérée. Les chercheurs espagnols
attendent ce moment depuis des décennies, tandis que leurs voisins du sud, le
Sahara occidental et le Maroc, l’observent avec beaucoup d’enthousiasme. Les
documents en question comprennent ceux liés à la fin de la présence espagnole
au Sahara occidental, à la Marche verte du 6 novembre 1975 et à la politique
secrète de l’Espagne envers le Maroc pendant la transition politique.
Le journal
souligne que « parmi ces documents figurent des détails sur le processus qui a
conduit au retrait précipité du Sahara occidental en 1975, alors que Franco
était sur son lit de mort ». Ce retrait a eu lieu dans un contexte régional
très tendu et a souvent été décrit comme improvisé et mené dans des
circonstances mystérieuses. Pour le Maroc, tout document attestant la nature
des engagements de l’Espagne à l’époque ou indiquant une reconnaissance
implicite de la souveraineté marocaine sur le territoire aurait une grande
valeur diplomatique et symbolique. Dans le cas contraire, cela constituerait
une grave crise diplomatique entre Rabat et Madrid.
Cependant, l’accès
à ces archives n’est pas garanti. Le ministre de la Présidence du gouvernement,
Félix Bolaños, a averti que la quantité de documents en question est « énorme »
(ingente) et que le processus de déclassification « ne sera pas immédiat
», mais « progressif, en donnant la priorité aux documents liés aux
violations des droits humains ».
À cela s’ajoutent
des difficultés matérielles, car « les documents doivent être identifiés,
organisés, classés et indexés avec précision » avant d’être transférés à la
commission d’archives compétente, puis déposés dans les archives publiques. En
d’autres termes, il ne suffit pas que les documents existent et soient
déclassifiés, ils doivent également être physiquement accessibles.
La disparité
éventuelle de la documentation aura des conséquences politiques, car elle
permet à l’État espagnol de maintenir une sorte d’« amnésie stratégique »,
tout en limitant le droit à la vérité des communautés concernées, en
particulier le peuple sahraoui.
Au Maroc,
plusieurs médias proches du régime ont suivi cette évolution avec un mélange d’espoir
prudent et de vigilance. L’ouverture des archives pourrait révéler les secrets
de la Marche verte ou les détails cachés de l’accord tripartite de Madrid. Elle
pourrait également confirmer des éléments qui sont restés longtemps cachés,
tels que des concessions implicites, la médiation usaméricaine ou les doutes de
la haute hiérarchie militaire espagnole.
Pour la
démocratie espagnole, le défi est double : premièrement, rendre ces archives
fonctionnelles et réellement accessibles, plutôt que simplement déclassifiées
sur papier ; deuxièmement, assumer la responsabilité de leur contenu. Comme le
souligne El País, « les chercheurs ne peuvent exiger ce qu’ils ne
connaissent pas ». Le défi ne se limite donc pas à l’ouverture des dossiers ;
il exige également la création d’un catalogue public rigoureux et consultable,
sans lequel la transparence restera un mirage.
GIDEON LEVY
Quand Anas Al-Sharif est mort, le journalisme est mort, tout comme la vérité et la solidarité
Les journalistes israéliens refusent de voir qu’un pays qui a tué plus de journalistes dans cette guerre à Gaza que dans tout autre conflit de l’histoire finira un jour par tourner ses armes contre eux.
Une manifestante tient une photo d’Anas Al-Sharif, l’un des quatre journalistes d’Al Jazeera tués lors d’une frappe israélienne quelques jours plus tôt, lors d’une manifestation de solidarité avec les journalistes de la bande de Gaza et condamnant la récente frappe, organisée par des journalistes devant le Syndicat de la presse égyptienne au Caire mercredi. Crédit : AFP/KHALED DESOUKI
Gideon Levy,
Haaretz, Aug 13, 2025 11:37
Traduit par Tlaxcala
« Si ces
mots vous parviennent, sachez qu’Israël a réussi à me tuer et à faire taire ma
voix. ... Dieu sait que j’ai déployé tous les efforts et toute l’énergie dont
je disposais pour soutenir et faire entendre la voix de mon peuple, depuis le
moment où j’ai ouvert les yeux sur la vie dans les ruelles et les rues du camp
de réfugiés de Jabaliya. J’espérais que Dieu prolongerait ma vie jusqu’à ce que
je puisse retourner avec ma famille et mes proches dans notre ville natale,
Al-Majdal Asqalan, aujourd’hui occupée. Mais la volonté de Dieu a prévalu, et
son décret s’est accompli. »
Ce n’est pas
la volonté de Dieu qui a déterminé le
sort du journaliste Anas Al-Sharif dimanche, ainsi que celui de trois
autres journalistes et de deux civils, dans la tente de presse adjacente à l’hôpital
al-Shifa de la ville de Gaza. Ce n’était pas la volonté de Dieu, mais plutôt
celle d’un drone militaire israélien criminel qui a pris pour cible Al-Sharif,
le correspondant le plus éminent d’Al Jazeera dans cette guerre. Ce n’est
pas la volonté de Dieu, mais celle d’Israël qui a voulu l’exécuter au motif qu’il
dirigeait une « cellule du Hamas », sans présenter la moindre preuve à l’appui.
Beaucoup
dans le monde ont cru à la version de l’armée, tout comme ils avaient cru que
les Forces de défense israéliennes n’avaient pas tué la journaliste d’Al
Jazeera Shireen
Abu Akleh à Jénine en 2022. Même ceux qui veulent croire qu’Al-Sharif était
un chef de cellule doivent se poser la question suivante : qu’en est-il des
cinq personnes qui ont été tuées avec lui ? Étaient-elles des adjoints du chef
de la cellule ? On ne peut croire quoi que ce soit venant d’une armée qui
massacre des journalistes de sang-froid ou d’un État qui n’autorise pas la
libre couverture de la guerre, pas même les reportages sur le chef de la
cellule terroriste de Jabaliya.
Il est
difficile de croire – ou peut-être n’y a-t-il plus rien de difficile à croire –
le peu d’intérêt suscité ici [en Israël] par le meurtre de quatre journalistes.
La presse israélienne était divisée entre ceux qui ont ignoré l’affaire et ceux
qui ont rapporté qu’Israël avait éliminé un terroriste. Sans aucune
information, presque tout le monde s’est mobilisé pour raconter l’histoire
dictée par les Forces de défense israéliennes, au mépris de la vérité. Et au
mépris de la solidarité envers un collègue courageux.
Haut du formulaire
Des Palestiniens récitent la Fatiha dans un cimetière de la ville de Gaza, mardi, sur la tombe du correspondant d’Al Jazeera Anas Al-Sharif, tué avec d’autres journalistes lors d’une frappe israélienne. Crédit : AFP/BASHAR TALEB
La seule
preuve présentée était une photo d’Al-Sharif avec le chef du Hamas Yahya
Sinwar. C’est en effet un motif d’exécution.
Un million
de fois plus courageux que n’importe quel journaliste israélien, et moins
complaisant au service de la propagande de son État et de son peuple que Nir
Dvori et Or Heller, Al-Sharif aurait pu enseigner les fondamentaux du
journalisme aux membres des médias israéliens.
Le chutzpah
de la presse ici est sans limites : Al Jazeera est une chaîne de
propagande, hurlent les reporters des chaînes de télévision israéliennes, qui
ont donné une mauvaise réputation à la propagande ultranationaliste et à la
dissimulation de la vérité pendant cette guerre.
Si Al
Jazeera est de la propagande, alors qu’est-ce que Channel 12 ? Et les chaînes
11, 13, 14 et 15 ? Ont-elles un quelconque rapport avec le journalisme dans
cette guerre ?
Lorsque le
journalisme est mort, la vérité et la solidarité ont également disparu. Ceux
qui ont tué plus de journalistes dans cette guerre que dans toute autre guerre
de l’histoire – 186 selon le Comité pour la protection des journalistes basé à
New York, 263 selon B’Tselem – tourneront un jour leurs armes contre nous, les
journalistes israéliens qui ne trouvons pas grâce à leurs yeux. Il est
difficile de comprendre comment les journalistes israéliens ne parviennent pas
à saisir cela. Ou peut-être ont-ils l’intention de continuer à se soumettre à
la machine de propagande israélienne, car à leurs yeux, c’est ça le
journalisme.
Mais cette
semaine, l’armée israélienne a bombardé une tente de presse, et les scènes que
vous n’avez pas vues étaient horribles : des corps de journalistes ont été
retirés de la tente en feu, et leurs collègues israéliens applaudissaient ou
restaient silencieux. Quelle honte, tant sur le plan personnel que
professionnel. En quoi est-ce moins choquant que le meurtre
du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018 ? Parce qu’ils n’ont pas
démembré le corps d’al-Sharif ?
Les amis d’Al-Sharif
et son testament indiquent qu’il savait qu’il était une cible. Lorsque l’armée
israélienne a commencé à proférer des menaces de mort à son encontre en
octobre, Irene Khan, rapporteure spéciale des Nations unies sur la liberté d’expression,
s’est dite inquiète pour son sort. Al-Sharif, a-t-elle déclaré, était le
dernier journaliste encore en vie dans le nord de la bande de Gaza. C’est
précisément pour cette raison qu’Israël l’a tué. « N’oubliez pas Gaza », tels
ont été ses derniers mots dans son testament.
13/08/2025
GIDEON LEVY
When Anas Al-Sharif Died, So Did Journalism, and So Did Truth and Solidarity
Israel's journalists refuse to see that a country that has killed more newspeople in this war in Gaza than have been killed in any other conflict in history will one day also turn its guns on them
A demonstrator holds a picture of Anas
Al-Sharif, one of four Al Jazeera journalists killed in an Israeli strike days
earlier, during a protest in solidarity with journalists in the Gaza Strip and
condemning the recent strike, organised by journalists outside Egypt's Press
Syndicate in Cairo on Wednesday.Credit: AFP/KHALED DESOUKI
Gideon Levy,
Haaretz, Aug 13, 2025 11:37
"If
these words of mine reach you, know that Israel has succeeded in killing me and
silencing my voice. … God knows that I exerted every effort and strength I had
to be a support and a voice for my people, from the moment I opened my eyes to
life in the alleys and streets of the Jabalya refugee camp. My hope was that
God would prolong my life until I could return with my family and loved ones to
our original hometown, the occupied Al-Majdal Asqalan. But God's will
prevailed, and His decree was fulfilled."
It was not
God's will that determined the fate of journalist Anas
Al-Sharif on Sunday, together with three other
journalists and two civilians, in the press tent adjacent to Gaza City's
al-Shifa Hospital. It was not the will of God, but rather a criminal Israeli
military drone that targeted al-Sharif, Al Jazeera's most prominent
correspondent in the war. Not God's will but rather Israel's will to execute
him on the grounds that he had led a "Hamas cell," without presenting
a shred of evidence to support this.
Many in the
world believed the military's version, just as they had believed that the
Israel Defense Forces did not kill Al Jazeera reporter Shireen Abu Akleh
in Jenin in 2022. Even those who want to believe that Al-Sharif was a cell
leader must ask: And what about the five people who were killed with him? Were
they deputy heads of the cell? One cannot believe anything that is said by an
army that massacres journalists so cold-bloodedly or a state that does not
permit free coverage of the war, not even the stories about the head of the
terror cell from Jabalya.
It is hard to
believe – or perhaps nothing is hard to believe anymore – how little interest
was shown here in the killing of four journalists. The Israeli press was split
between those who ignored the story and those who reported that Israel had
eliminated a terrorist. Equipped with zero information, nearly everyone
mobilized to tell the story that the Israel Defense Forces dictated to them and
to hell with the truth. And also to hell with showing solidarity to a brave
colleague.
Haut du formulaire
Palestinians
recite the Fatiha over the grave of Al Jazeera correspondent Anas Al-Sharif,
who was killed alongside other journalists in an Israeli strike, at a cemetery
in Gaza City on August Tuesday.Credit: AFP/BASHAR TALEB
The only
evidence presented was a photograph of Al-Sharif with Hamas chief Yahya Sinwar.
This is indeed grounds for execution.
A million
times braver than any Israeli journalist, and less co-opted to serve the
propaganda of his state and his people than Nir Dvori and Or Heller, Al-Sharif
could have taught members of the Israeli media the fundamentals of journalism.
The chutzpah
of the press here knows no bounds: Al Jazeera is a propaganda network, scream
the reporters from the Israeli TV channels, who have given a bad name to
ultranationalist propaganda and the concealment of truth during this war.
If Al Jazeera
is propaganda, then what is Channel 12? And channels 11, 13, 14 and 15? Do they
have any connection at all to journalism in this war?
When journalism died, so too did truth and solidarity. Those who have killed more journalists in this war than have been killed in any other in history – 186 according to the New York-based Committee to Protect Journalists, 263 according to B'Tselem – will one day also turn their guns on us, the Israeli journalists who do not find favor in their eyes. It's hard to understand how Israeli journalists fail to comprehend this. Or perhaps they plan to continue their submissive service to the Israeli propaganda machine, because in their eyes, this is journalism.
But this
week, the IDF shelled a press tent, and the scenes you didn't see were
horrifying: bodies of journalists were pulled from the burning tent, and their
Israeli colleagues cheered or were silent. What a disgrace, both personal and
professional. How is this less shocking than the 2018 murder of Saudi journalist
Jamal Khashoggi? Because they didn't dismember al-Sharif's body?
Al-Sharif's
friends and his will say that he knew he was a target. When the IDF began
making threats on his life in October, Irene Khan, the UN special rapporteur on
freedom of expression, said she was concerned for his fate. Al-Sharif, she
said, was the last surviving journalist in the northern Gaza Strip. That's
precisely why Israel killed him. "Do not forget Gaza," were the last
words in his will.
ALEX SHAMS
Unser Mann für Teheran
Die von den USA und Israel unterstützte Kampagne, die Reza Pahlavi, den Sohn des Schahs, für einen Regimewechsel im Iran positioniert.
Alex
Shams,Boston Review, 6-8- 2025
Von Tlaxcala übersetzt
Als Israel am 13. Juni einen
Überraschungsangriff auf den Iran startete, war das erklärte Ziel, das
Atomprogramm des Gegners zu zerstören. Doch innerhalb weniger Tage kam es zu
einer Ausweitung der Mission. Der israelische Ministerpräsident Benjamin Netanjahu
räumte offen ein,
dass die Operation zum Sturz der Islamischen Republik führen könnte. Am letzten
Tag der Kämpfe schloss sich Donald Trump, der den Angriff von Anfang an
unterstützt hatte, Netanjahu an und sprach von einem
Regimewechsel.
SARAH B.
Scharfschützen im Kreuzzug
Der Missbrauch der humanitären Hilfe in Gaza durch evangelische Extremisten und ehemalige Spezialeinheiten
In Gaza wurde der Humanitarismus von mit Gewehren, Exorzismen und einer göttlichen Mission bewaffneten Kreuzrittern missbraucht, um das Schlachtfeld nach dem Ebenbild Gottes neu zu gestalten.
Sarah B., DD Geopolitics, 31. Juli 2025
Deutsche Übersetzung
von Milena Rampoldi von ProMosaik für Tlaxcala
Inhaltsverzeichnis
I. Die Rückkehr des Kreuzzugs
II. Eine neue Söldnerrasse: Treffen Sie die Kreuzritter
III. Die Befreiungslehre
IV. Kinder: Bekämpfung des Menschenhandels als Deckung
V. Gaza: Ein Schlachtfeld für die Seele
VI. Ein Netzwerk der Herrschaft jenseits des Gazastreifens
VII. Der Schatten von Verschwörungen und Geheimdienstfronten
VIII. Fazit: Die Instrumentalisierung des Glaubens
TIGRILLO L. ANUDO
La mort de Miguel Uribe Turbay en Colombie : changeons le discours
La Colombie est une collision permanente d’astéroïdes narratifs. Ils viennent du spectre électromagnétique, de sources inconnues mais connues, ils sont apportés par les vents, poussés par les tempêtes, s’alignent sur des idéologies, s’installent dans les esprits et les cœurs.
Tout n’est pas le fruit du hasard. Les ondes des mots génèrent des échos et des résonances. Des niches accueillantes. Les échos mobilisent les volontés qui partagent leurs énergies. Ils se transforment en événements.
Chaque assassinat politique en Colombie est précédé d’un processus déclencheur avec des déterminants. Les assassinats politiques sont des chroniques de morts annoncées.

La mort de Miguel Uribe Turbay nous attriste, nous démocrates, car aucun Colombien ne devrait mourir pour ses opinions, son affiliation politique ou ses croyances. Tout comme ont été douloureux, à leur époque, les assassinats de Rafael Uribe Uribe en 1914, de Jorge Eliécer Gaitán en 1948, de Héctor Abad Gómez en 1987, de Jaime Pardo Leal en 1987, de Luis Carlos Galán en 1989, celui de Carlos Pizarro en 1990, celui de Bernardo Jaramillo en 1990, celui de Manuel Cepeda en 1994, celui d’Álvaro Gómez Hurtado en 1995, celui de Jesús María Valle en 1998, celui de Jaime Garzón en 1999, celui de plus de 6 000 membres de l’Union patriotique – 1984-2004 -, celui de milliers de leaders sociaux, paysans et syndicaux.
La mort politique est décrétée dans les paroles quotidiennes, lors des déjeuners de travail, dans les réunions entre amis et camarades de parti, lors des fêtes et des moments de détente, dans les récits des médias capitalistes. La mort et le crime se promènent tranquillement dans les esprits animés par des idéologies erronées, c’est-à-dire fanatiques.
Nous attirons également la mort vers nous par les mots que nous utilisons, par la manière dont nous parlons des autres, par les idéologies que nous professons.
Il est temps de nous solidariser avec la famille de Miguel Uribe Turbay, avec l’incertitude et la douleur qu’elle n’aurait pas dû ressentir. Il est temps de rejeter toute forme de violence contre tout Colombien. Il est temps d’invoquer la prudence, le respect des différences politiques, la promotion d’une liberté d’expression responsable, la protection de la vie humaine avant toute autre cause. Il est également temps de demander aux médias capitalistes de changer leur discours.
La violence en général est un phénomène structurel dans la société colombienne. Le modèle de développement économique est violent, la façon de faire de la politique est violente, les pratiques de gouvernance sont violentes, les institutions sont violentes. Tout cela conduit à des réponses et à des issues désespérées et violentes. Il s’agit purement et simplement d’une question d’action-réaction, de réflexe, de comportements conditionnés.
C’est pourquoi, dans un contexte où le fil qui sépare la coexistence pacifique de l’explosion violente est imperceptible, il est nécessaire d’être prudent dans ses propos, de s’exprimer librement mais de manière responsable ; en fin de compte, il est urgent de changer le discours.
LYNA AL TABAL
Anas Al-Sharif : la couverture continue
Lyna Al-Tabal, Rai Al Youm, 12/8/2025
Traduit par TlaxcalaChers lecteurs, vous n’êtes donc pas encore fatigués de ces vieux mensonges sur la mer qui protégerait la ville ? Allons… la mer ne protège personne. Elle n’a ni parti, ni camp, ni mémoire. Elle n’est que de l’eau, vouée à s’évaporer, et ses vagues ne sont rien d’autre qu’un balancement physique dénué de sens. Gaza, noyée dans son sel, dans son sang, c’est pas une légende… Gaza, c’est du vrai, du dur, une réalité qui fait mal.
C’est de là qu’il est sorti, Anas
al-Sharif. Qui a dit que c’était le héros d’une vieille histoire ? Non… C’était
un jeune homme du camp de Jabaliya, il filmait le réel, rien que ça. C’est la
seule histoire qui compte. Anas, pas un héros des contes, mais le type qui
fabrique une nouvelle légende : celle de la vérité.
Le voilà, Anas, venu de là-bas, l’armure sur le dos, avec marqué dessus : «
PRESS » Une armure en tissu épais, dessous des plaques serrées, compressées…
une amulette moderne, en kevlar, en céramique… censée tenir les balles à
distance. Mais, comme toutes les amulettes de cette époque pourrie, ça sert à
rien… quand c’est Israël qui tire. Anas… comme Ismaël… comme Shireen .. Hamza,
Abdel Hadi, Salam, Hani, Mohammed, Ahmed, Majid, Shimaa, Ola, Duaa, Hanan,
Samer... comme des centaines d'autres journalistes pris pour cible par Israël, a
été témoins de ses crimes et de ceux de son armée qui se discrédite chaque jour
en tuant les témoins.
Israël, l'État qui se vend au monde comme un havre de démocratie, bat un nouveau record au Guinness des records de la mort...
Imaginez-vous qu'en moins de deux
ans, Israël a tué à Gaza plus de journalistes que toutes les guerres entre 1861
et 2025 ? Pouvez-vous accepter ce chiffre ? Cette période comprend la guerre
civile américaine, la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, la
guerre de Corée, la guerre du Vietnam, la guerre du Cambodge et la guerre du
Laos... Ajoutez à cela les guerres de Bosnie-Herzégovine, de Croatie et du
Kosovo, la guerre d'Afghanistan, la guerre d'Irak et la guerre en Ukraine...
Hier, c'était le tour d'Anas...
Anas al-Sharif est tombé en martyr... C'est la phrase habituelle, le slogan que
nous répétons pour tenir le coup. Car ici, à Gaza, la mort est une routine
quotidienne, comme le pain, ou plutôt comme l'absence de pain. C'est comme la
faim, comme la peur, comme la couleur sombre du sang lorsqu'il se mélange à la
cendre. Tout ce qui est mauvais ici se répète... Tout ce qui est mauvais se
répète sans cesse, sauf le sourire d'Abou Mazen, qui s'élargit à mesure que le
siège sur Gaza se resserre.
De loin, Gaza ressemble à un
tableau aux couleurs cendrées, ses rues sont des trous noirs sans début ni fin,
et le vent transporte une odeur de poudre mêlée à un peu de sel marin... Un
mélange que connaissent bien les Gazaouis, mais aussi les pilotes israéliens...
qui reviennent bombarder.
Ici, à Gaza, la parole est
interdite, la nourriture aussi... La liberté d'expression pour les Israéliens
signifie la liberté de tuer tous ceux qui parlent. Israël ne parle pas de
déontologie, il ne connaît qu'un seul métier : l'occupation... et le meurtre.
Israël tue les journalistes parce qu'il a peur de ce que la caméra montre : des
cadavres d'enfants, des visages de mères, des yeux qui disent au monde : «
Regardez, c'est un génocide ». Israël tue les journalistes parce qu'il sait que
l'histoire sera écrite à travers leurs objectifs et que les procès seront
documentés par leurs photos.
Finalement, Anas al-Sharif a été
tué et enterré. C'est désormais une image gravée dans la mémoire de Gaza : un
corps recouvert d'un linceul blanc, des mains qui le soulèvent rapidement avant
que le prochain raid ne commence, une caméra silencieuse qui accompagne le
corps, son objectif toujours ouvert, témoin de la mort de son propriétaire
comme elle a été témoin de sa vie... Mais désormais, elle ne filme plus rien.
Sans image ni son, mais #la_couverture_continue, comme tu l'as demandé, Anas...
La vérité ne meurt pas, elle passe d'un objectif à l'autre, d'un collègue à
l'autre, d'un martyr à un encore vivant en direct... Et nous sommes tous des
martyrs qui attendons notre tour sur la route de Jérusalem.
À cette heure même, les
fonctionnaires de l'ONU se disputent la formulation d'une déclaration exprimant
leur profonde inquiétude. Certains pleureront, d'autres feindront d'être émus,
puis ils retourneront boire leur café infect dans leurs bureaux climatisés.
Netanyahou, noyé jusqu'aux
oreilles dans les dossiers de corruption et les rêves de grandeur, sait que
l'image transmise par Anas est plus dangereuse que n'importe quel missile, plus
dangereuse que mille déclarations des Nations unies. La caméra était la
dernière arme dont disposait Anas face au monde, quelque chose que le dôme de
fer ne pouvait arrêter. Il tirait avec son appareil photo comme un combattant
tire un missile Yassin, des images et des vidéos que ni la fronde de David ni
les Patriot ne pouvaient intercepter.
Netanyahou s'est tenu debout,
avec un sourire à moitié déformé, pour déclarer qu'Israël combattait le
terrorisme. Le monde écoutait en silence, comme toujours. Mais Anas savait que
la fin allait venir, et il savait peut-être aussi que le monde allait faire la
risette à Israël quelques heures après son martyre. Il savait qu'après sa mort,
rien ne changerait. Le blocus resterait un blocus, et les Palestiniens
resteraient en vie, juste assez pour mourir le lendemain.
Savez-vous qu'Anas avait appelé sa fille « Sham* » pour dire que la Palestine ne connaît pas de frontières ? Il l'avait fait pour dire au monde : la Palestine ne se résume pas à une ligne de cessez-le-feu, ni à un mur de séparation, ni à une carte sur laquelle s'amusent des politiciens obsédés. La Palestine est contre toute occupation et contre toute violation du droit de l'homme à être libre. La patrie est plus grande que Gaza, et la blessure arabe est unique, à Khartoum assiégée, à Beyrouth détruite, à Bagdad sinistrée, à Damas survolée par les avions ennemis qui bombardent et repartent... Partout où il y avait de la douleur, il y avait la Palestine.
Non, mon ami, nous n'avons pas
besoin d'un miracle. Les miracles n'existent plus, et s'ils existent, ils sont
ennuyeux. Nous avons besoin d'autre chose, de beaucoup moins romantique, de
beaucoup plus cruel : du temps, par exemple... ou peut-être l'effondrement
complet du système mondial. En réalité, les héros de Gaza sont le miracle qui
n'étonne personne, car le monde s'est habitué à les voir mourir.
Nous avons besoin d'un droit
international qui poursuive Israël et lui impose des sanctions, et d'un monde
qui cesse de jouer les sympathisants. Ce que nous voulons, c'est que le monde
cesse de se mentir à lui-même... même si ce n'est qu'une courte pause avant le
prochain mensonge. Y a-t-il une trêve dans les mensonges ?
Au final, la mer restera, la
ville restera, mais les visages disparaîtront. C'est toujours ainsi que les
choses se passent. La mer est témoin de la mort de ceux qu'elle ne peut sauver,
et la ville s'effondrera encore, encore et encore. Tout reviendra comme avant,
car le temps à Gaza tourne en rond et n'avance pas... Ici, le temps se répète
sans pitié.
Mais ce n'est pas si mythique que
ça. La survie de Gaza n'est pas un miracle, c'est simplement une réalité
dérangeante. Et la vérité, c'est que la survie de Gaza est une victoire en soi.
Gaza vaincra parce qu'il y a des choses qui ne peuvent pas être tuées.
Vous entendez ?
Des choses qui ne peuvent pas
être tuées...
Il y a des choses plus simples et
plus décourageantes : comme la vérité, comme la mer qui, contrairement à la
plupart des politiciens de la région, comprend que la prochaine vague sera
inévitablement plus grande que la précédente.
Oui, la mer de Gaza qui, malgré
votre silence et votre complicité, continue d'envoyer des vagues plus grandes
que les précédentes, signe évident que cette fin est le début de Gaza et votre
fin.
NdT
*Sham : Bilad al-Sham, le pays “à main gauche” (depuis le Hijaz) par opposition au Yemen, le pays “à main droite”, désignait traditionnellement la “Grande Syrie“, englobant la Syrie, le Liban, la Palestine et la Jordanie d’aujourd’hui.
REINALDO SPITALETTA
Colombie: le soldat Chvéïk et le condamné Uribe
Reinaldo Spitaletta, Sombrero de Mago, El Espectador, 2/8/2025
Traduit par Tlaxcala
Dans le roman inachevé Les Aventures du brave soldat Chvéïk,
de Jaroslav Hašek, il est fait mention d'anciennes tortures et punitions
infligées aux personnes accusées d'une faute, telles que boire du plomb fondu,
marcher sur des fers rougis au feu, porter les très douloureuses « bottes
espagnoles » (qui n'ont rien à voir avec les crocs), d'être brûlés avec
des torches, écartelés, empalés, bref, d'un vaste répertoire de souffrances
pour le malheureux prisonnier.
L'œuvre, comme on le sait, s'est imposée comme une satire
contre l'absurdité (et aussi contre la barbarie) de la guerre. « Se faire
arrêter aujourd'hui, c'est un jeu », dit le brave soldat, car, selon lui, on te
donne un lit de camp, une table, de la soupe, du pain, un petit pot d'eau, et
les toilettes sont juste là, sous ton nez. J'ai entendu quelque chose de
similaire ces derniers jours, après la condamnation de l'ancien président Álvaro
Uribe, qui purgera sa peine dans une maison de luxe et à qui on ne dira pas,
cela aurait été le comble du « progrès », « nous avons décidé que demain, vous
serez écartelé ou brûlé, selon ce que vous préférez », car, comme le disait le
Tchèque Chvéïk, la situation s'est améliorée en ce qui concerne les détenus.
Le cas du premier ancien président colombien condamné a suscité toutes sortes de réactions dans un pays d'extrêmes, où, heureusement, il reste encore des traces d'humour, notamment noir, mais aussi d'autres nuances. Au-delà de cette affaire retentissante, qui a donné lieu à des prises de position divergentes, à des spéculations, à une créativité populaire, à des rires et des larmes, elle a été pour les plus jeunes l'occasion d'en savoir un peu plus sur l'histoire contemporaine d'un pays marqué par les massacres, les déplacements forcés, les « faux positifs », les réformes du travail défavorables aux travailleurs, le néolibéralisme sauvage et les oppositions tant à la paix qu'à la guerre.
On pourrait réduire à l'absurde absolu l'organisation de
certaines marches en faveur du condamné, mais, d'un autre côté, il faudrait
souligner comment la situation a débordé la créativité populaire (même si le
peuple a toujours été victime de tous les outrages, tortures et punitions, y
compris ceux promus par l'accusé). Nous sommes, comme on le sait, un peuple (ni
naïf ni ignorant, rien de tout cela, sans prétention) doté d'un sens inné de
l'humour. Sans gaspillage. Et enclin aux présages, aux coups du sort, aux jeux
de hasard (et non de ahazar, comme l'a dit il y a des années un
gouverneur d'Antioquia).
Le numéro qui a été attribué à Uribe en tant que prisonnier,
condamné à la prison domiciliaire – même si l'on a également entendu dire : «
la prison, c'est la prison » – a été joué dans des billets de loterie, des
paris, des tombolas, des “chances” [type de loterie où on peut parier des
petites sommes sur un, deux , trois ou quatre chiffres, NdT], des «
cantarillas » [loteries de quartier où on peut gagner en général un appareil
électroménager, NdT], comme s'il s'agissait du chiffre miraculeux qui
apparaît dans un poisson de Pâques. Un humoriste de la faculté de droit a
suggéré de revenir à la typologie criminelle de Cesare Lombroso pour voir si le
condamné y trouvait sa place. De plus, à l'ère des réseaux sociaux et autres «
passe-temps », les memes se sont multipliés, certains, il faut le noter, ingénieux
et pugnaces.
Dans l'un de ces nombreux memes (il y a d'ailleurs eu une
occasion en or pour les caricaturistes, enfin, pour ceux qui ne sont ni des mercenaires
ni des béni oui-oui), Uribe apparaît dans un lit, la tête sur l'oreiller,
couvert d'une couverture. Et il dit : « Je n'aurais pas dû dénoncer Iván Cepeda
». D'autres, faisant également référence à celui qui fut l'un des politiciens
les plus puissants et influents du pays, le montraient en uniforme de
prisonnier, orange pour certains, rayé pour d'autres, derrière les barreaux
avec un béret marqué du numéro 82 (le même que celui avec lequel les USA l'ont
associé à une liste de collaborateurs du cartel de Medellín).
Ainsi, grâce au procès et à la condamnation, on est
soudainement passé des cris « des balles, c'est tout ce qu'il y a et des
balles, c'est tout ce qui viendra », propres à certains de ses acolytes et
partisans, à des expressions populaires moqueuses, qui laissaient entendre que
« tout s'écroule », que tout pouvoir s'évanouit. De nouveaux cercles de l’enfer
sont apparus, dans une reconstruction contemporaine de Dante, où le « seigneur
des ténèbres » a été envoyé pour se rafraîchir. « Je te parle depuis la prison
», était un autre mème savoureux et plein de piquant.
Il semble – ou c'est une façon de parler – que nous ayons
quelque peu progressé en matière de confrontation politique civilisée, celle
qui se déroule dans le domaine des idées, de la dissidence raisonnée, de la
discussion sans coups de feu, car avant le verdict, les échos laissaient
présager une véritable tornade si l'ancien président était condamné. Cela n'a
pas été le cas, du moins jusqu'à présent. Il est donc encore temps pour les
blagues et les plaisanteries.
Dans le roman inachevé de Hašek, au brave soldat Chvéïk qui
chantait « rivières de sang, batailles que je loue... », un médecin a
prescrit une dose de bromure pour calmer son « enthousiasme patriotique » et
lui a recommandé de ne pas penser à la guerre. Cela pourrait être une bonne
formule pour ces jours-ci, en particulier pour ceux qui ont les toilettes sous
le nez.
REINALDO SPITALETTA
El soldado Švejk y el condenado Uribe
Reinaldo Spitaletta, Sombrero de Mago, El Espectador, 12-8-2025
En la inconclusa novela Las aventuras del buen soldado Švejk, de Jaroslav Hašek, se mencionan antiguas torturas y castigos a los
acusados de alguna falta, de tener que beber plomo fundido, andar sobre hierros
candentes, de ponerles las muy martirizantes “botas españolas” (nada que ver
con los crocs), de chamuscarlos con antorchas, descuartizarlos,
empalarlos, en fin, de un extenso repertorio de dolores para el desgraciado
preso.
La obra, como se sabe, se erigió como una sátira contra el sinsentido (también contra la barbarie) de la guerra. “Que te arresten hoy en día es un juego”, dice el buen soldado, porque, según él, te ponen un catre, una mesa, sopa, pan, alguna jarrita de agua, y tenés el inodoro ahí no más, frente a tus narices. Algo así escuché por estos días, tras la condena al expresidente Álvaro Uribe, que purgará su pena en casa de lujo y no le van a decir, ni más faltaba en calendas de “progreso”, que “hemos decidido que mañana sea descuartizado o quemado, según lo que usted y su gusto prefieran”, porque, como advertía el checo Švejk, la situación ha mejorado en lo que tiene que ver con los detenidos.
El caso del primer expresidente colombiano condenado ha
generado toda suerte de reacciones en un país de extremos, en el cual, por
fortuna, todavía hay trazas de humor, en especial del negro y también de otras
tonalidades. Además del resonante asunto, en el que ha habido posiciones
encontradas, especulaciones, creatividad popular, risas y llantos, para los más
jóvenes ha sido una ocasión para saber un poco más de la historia contemporánea
de un país de masacres, desplazados, “falsos positivos”, desplazamientos
forzados, reformas laborales contra los trabajadores, neoliberalismo hirsuto, y
oposiciones tanto a la paz como a la guerra.
Se podría reducir al absurdo absoluto la realización de
algunas marchas en favor del condenado, pero, de otro lado, habría que destacar
cómo la coyuntura desbordó la creatividad popular (pese a que el pueblo siempre
ha sido la víctima de todos los ultrajes y torturas y castigos, incluyendo los
promovidos por el encartado). Somos, como se sabe, un pueblo (no intonso ni
ignaro, nada de eso, sin laureanismos) con facilidad innata para la humorada.
Sin desperdicio. Y proclive a los agüeros, las trastadas de la suerte, los
juegos de azar (y no de azahar, como dijo hace años un gobernador de
Antioquia).
El número que le correspondió a Uribe como preso,
condenado a prisión domiciliaria —aunque también se oyó decir: “cárcel es
cárcel”— se jugó en quintos de lotería, apuestas, rifas, chances,
“cantarillas”, como si fuera la cifra milagrosa que aparece en un pescado de
semana santa. Algún humorista de facultad de derecho dijo que volvieran a la
Tipología criminal de Cesare Lombroso para ver si algo del condenado encajaba
ahí. Además, en tiempo de redes sociales y de otros “pasatiempos”, se
multiplicaron los memes, algunos, valga anotarlo, con ingenio y pugnacidad.
En uno de tantos memes (además, hubo un “papayazo” sin
igual para caricaturistas, bueno, para los que no operan como calanchines ni
son coristas) aparece Uribe en una cama, cabeza sobre la almohada, cubierto por
una frazada. Y dice: “No debí denunciar a Iván Cepeda”. Hubo otros, referidos
también a quien fuera uno de los politiqueros más poderosos e influyentes del
país, que lo mostraban con uniforme de presidiario, anaranjados unos, de rayas
oscuras otros, tras las rejas con una boina marcada con el número 82 (el mismo
con el que Estados Unidos lo vinculó a una lista de colaboradores del Cartel de
Medellín).
Así, en gracia del juicio y condena, de súbito se pasó de
aquellos alaridos de “bala es lo que hay y bala lo que viene”, propios de
algunos de sus acólitos y paniaguados, a expresiones gozonas populares, que
daban a entender que “todo cae”, todo poder se desvanece. Aparecieron nuevos
círculos del infierno, en una reconstrucción contemporánea de Dante, y a ellos
mandaron a temperar al “señor de las sombras”. “Te hablo desde la prisión”, fue
otro de los memes con salsita y sabor.
Parece —o es un decir— que en algo hemos avanzado en lo
que tiene que ver con la confrontación política civilizada, aquella que sucede
en el campo de las ideas, del disentimiento con criterio, de la discusión sin
disparos, porque los ecos antes del fallo judicial eran los de desatar una
colmena de avispas “quitacalzón” si condenaban al expresidente. No sucedió así,
digamos hasta ahora. Así que aún hay tiempo para chistes y chascarrillos.
En la novela inconclusa de Hašek, al buen soldado Švejk que
cantaba “ríos de sangre, batallas que alabo…”, un médico le recetó una dosis de
bromuro para calmar su “entusiasmo patriótico” y le recomendó no pensar en la
guerra. Podría ser una buena fórmula para estos días, en especial para quienes
el váter les queda en sus narices.
El Fondo de Pensiones del Gobierno noruego desinvierte de Israel
Norges Bank Investment Management (NBIM) es una sucursal independiente de Norges Bank, el banco central de Noruega, y es responsable de la gestión del Fondo de Pensiones Global del Gobierno. NBIM también gestiona las reservas de divisas de Norges Bank. NBIM invierte los activos del fondo y las reservas de divisas en acciones internacionales y instrumentos de renta fija, instrumentos del mercado monetario y derivados. A continuación, su comunicado, traducido por Tlaxcala.
Simplificación de la gestión de nuestras inversiones en Israel
NBIM, 11-8-2025
Norges Bank Investment Management ha reducido el número
de empresas israelíes en las que invierte y ha internalizado todas sus
inversiones.
El Ministerio de Finanzas ha solicitado a Norges Bank que
revise la aplicación del mandato de gestión del fondo y sus inversiones en
empresas israelíes, y que proponga las nuevas medidas que considere necesarias.
Hemos iniciado la revisión y estamos en estrecho diálogo con el Consejo de
Ética y tenemos reuniones con el Ministerio de Finanzas. Responderemos
formalmente a la carta del Ministerio lo antes posible y antes de la fecha
límite del 20 de agosto.
Al final del primer semestre del año, el fondo estaba
invertido en 61 empresas israelíes. De ellas, 11 no figuraban en el índice de
referencia de renta variable del Ministerio.
A principios de la semana pasada, Norges Bank Investment
Management tomó las siguientes decisiones:
- Todas las inversiones en empresas israelíes que no figuran en el índice de referencia de renta variable se venderán lo antes posible.
- Todas las inversiones en empresas israelíes que han sido gestionadas
por gestores externos se transferirán a la empresa y se gestionarán
internamente. Rescindiremos
los contratos con los gestores externos en Israel.
Como resultado, las inversiones del fondo en Israel se
limitarán ahora a las empresas que figuran en el índice de referencia de renta
variable.
Sin embargo, no invertiremos en todas las empresas
israelíes del índice.
Hemos dedicado los últimos días a vender todas nuestras
inversiones en empresas israelíes que no figuran en el índice de referencia de
renta variable. Ya hemos vendido todas estas posiciones.
«Estas medidas se han tomado en respuesta a
circunstancias extraordinarias. La situación en Gaza es una grave crisis
humanitaria. Tenemos inversiones en empresas que operan en un país en guerra, y
las condiciones en Cisjordania y Gaza han empeorado recientemente.
En respuesta a ello, reforzaremos aún más nuestra
diligencia debida. Las medidas que estamos tomando simplificarán la gestión de
nuestras inversiones en este mercado y reducirán el número de empresas que
supervisamos nosotros y el Consejo de Ética», afirma Nicolai Tangen, director
ejecutivo de Norges Bank Investment Management. «Llevamos mucho tiempo
prestando especial atención a las empresas relacionadas con la guerra y los
conflictos. Supervisamos constantemente la gestión de riesgos de las empresas en
relación con las zonas de conflicto y el respeto de los derechos humanos.
En 2022, y de nuevo en 2024, reforzamos nuestras
expectativas hacia las empresas que operan en zonas de guerra y conflicto.
Desde 2020, hemos estado en contacto con más de 60 empresas para plantearles
esta cuestión. De ellas, 39 diálogos estuvieron relacionados con Cisjordania y
Gaza. En otoño de 2024, intensificamos aún más el seguimiento de nuestras
inversiones en empresas israelíes. Como resultado, hemos vendido nuestras
inversiones en varias empresas israelíes.
También hemos ampliado el intercambio de información con
el Consejo de Ética sobre las empresas israelíes, de conformidad con las
directrices éticas. Hasta la fecha, siguiendo las recomendaciones del Consejo
de Ética, se ha excluido del fondo a 11 empresas debido al riesgo inaceptable
de que contribuyan a graves violaciones de las normas asociadas a sus
operaciones comerciales en Cisjordania.
Norges Bank Investment Management celebrará una
conferencia de prensa el 12 de agosto a las 08:00 CET para anunciar los
resultados semestrales del fondo y proporcionar más información sobre sus
inversiones en Israel. Remitimos todas las preguntas sobre este comunicado de
prensa a la conferencia de prensa. La conferencia de prensa se celebrará en
noruego.
Le Fonds de pension du gouvernement norvégien désinvestit d’Israël
Norges Bank Investment Management (NBIM) est une branche distincte de la Norges Bank, la banque centrale de Norvège, chargée de la gestion du Fonds de pension global du gouvernement, qui est le plus grand fonds souverain au monde. NBIM gère également les réserves de change de la Norges Bank. NBIM investit les actifs du fonds et les réserves de change dans des actions internationales et des instruments à revenu fixe, des instruments du marché monétaire et des produits dérivés. Voici leur communiqué, traduit par Tlaxcala
Simplification
de la gestion de nos investissements en Israël
NBIM, 11/8/2025
Norges Bank
Investment Management a réduit le nombre d’entreprises israéliennes dans
lesquelles elle investit et a rapatrié tous ses investissements.
Le ministère
des Finances a demandé à Norges Bank de revoir la mise en œuvre du mandat de
gestion du fonds, ses investissements dans des entreprises israéliennes et de
proposer de nouvelles mesures qu’elle juge nécessaires. Nous avons entamé cet
examen et sommes en étroite concertation avec le Conseil d’éthique. Nous avons
également prévu des réunions avec le ministère des Finances. Nous répondrons
officiellement à la lettre du ministère dès que possible et avant la date
limite fixée au 20 août.
À la fin du
premier semestre, le fonds était investi dans 61 entreprises israéliennes.
Parmi celles-ci, 11 ne figuraient pas dans l’indice de référence du ministère.
Au début de
la semaine dernière, Norges Bank Investment Management a pris les décisions
suivantes :
- Tous les
investissements dans des entreprises israéliennes qui ne figurent pas dans
l’indice de référence des actions seront vendus dès que possible.
- Tous les
investissements dans des entreprises israéliennes qui ont été gérés par
des gestionnaires externes seront transférés en interne et gérés en
interne. Nous mettons fin aux contrats avec les gestionnaires externes en
Israël.
En
conséquence, les investissements du fonds en Israël seront désormais limités
aux entreprises qui figurent dans l’indice de référence des actions. Toutefois,
nous n’investirons pas dans toutes les entreprises israéliennes de l’indice.
Nous avons
passé ces derniers jours à vendre tous nos investissements dans des entreprises
israéliennes qui ne figurent pas dans l’indice de référence des actions. Nous
avons désormais entièrement liquidé ces positions.
« Ces
mesures ont été prises en réponse à des circonstances exceptionnelles. La
situation à Gaza est une grave crise humanitaire. Nous investissons dans des
entreprises qui opèrent dans un pays en guerre, et les conditions en
Cisjordanie et à Gaza se sont récemment détériorées. En réponse, nous allons
renforcer encore notre diligence raisonnable. Les mesures que nous prenons
simplifieront la gestion de nos investissements sur ce marché et réduiront le
nombre de sociétés que nous surveillons, ainsi que le Conseil d’éthique »,
déclare Nicolai Tangen, PDG de Norges Bank Investment Management.
Nous
accordons depuis longtemps une attention particulière aux entreprises associées
à la guerre et aux conflits. Nous surveillons en permanence la gestion des
risques des entreprises liés aux zones de conflit et au respect des droits humains.
En 2022, puis à nouveau en 2024, nous avons renforcé nos attentes à l’égard des
entreprises opérant dans des zones de guerre et de conflit. Depuis 2020, nous
avons contacté plus de 60 entreprises pour soulever cette question. Parmi
celles-ci, 39 dialogues concernaient la Cisjordanie et Gaza. À l’automne 2024,
nous avons encore intensifié la surveillance de nos investissements dans des
entreprises israéliennes. En conséquence, nous avons vendu nos participations
dans plusieurs entreprises israéliennes.
Nous avons
également élargi le partage d’informations avec le Conseil d’éthique sur les
entreprises israéliennes, conformément aux directives éthiques. À ce jour, sur
la base des recommandations du Conseil d’éthique, 11 entreprises ont été
exclues du fonds en raison d’un risque inacceptable de contribution à de graves
violations des normes liées à leurs activités commerciales en Cisjordanie.
Norges Bank
Investment Management tiendra une conférence de presse le 12 août à 8 h 00 CET
pour annoncer les résultats semestriels du fonds et fournir de plus amples
informations sur ses investissements en Israël. Nous renvoyons toutes les
questions concernant ce communiqué de presse à la conférence de presse. La
conférence de presse se tiendra en norvégien.
➤Lire ici la transcription en traduction française de la conférence de presse